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Les Carnets d'une Dilettante
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12 février 2012

Circumstance - Maryam Keshavarz

circunstance

Synopsis : Atafeh et Shirin sont deux lycéennes qui vivent à Téhéran. Avides de liberté, elles préservent sous leur voile une vie souterraine. Au risque de se faire arrêter, elles fréquentent les soirées underground, connaissent les bonnes adresses du marché noir, et surtout, elles s'aiment. Mais quand le frère d'Atafeh revient à la maison, le danger n'est plus seulement à l'extérieur. (Titre français : En Secret)

Mon avis perso : Depuis ma découverte du cinéma iranien via le très bon Une Séparation, j'ai très envie de connaître mieux ce mouvement dont la existence seule relève du miracle. Un spitch tentant, le prix du public Sundance 2011, la perspective d'être bersée pendant 1h40 par cette magnifique langue et pas grand chose d'intéressant dans les salles m'ont poussée à prendre acheter ma place. Le résultat est très mitigé.

C'est un film trèèèèès inégal qui manque à mes yeux de maîtrise tant au niveau du scénario que de la réalisation. Certains passages sont longs et fades, tandis que d'autres versent franchement dans le too-much (le viol de pied ne m'a pas convaincue, la dérive video du frère non plus). On passe d'un extrême à l'autre.

Par contre, il faut reconnaître que la réalisatice a un sacré talent et ne pas oublier qu'il ne s'agit que de son premier long-métrage ! La mise en scène s'avère (mais par touches seulement) pertinente (le pique-nique sur la plage), douce (les flâneries des deux jeunes filles), pleine de vie (les scènes en boîte) voire même captivante (le mariage). La vitesse à laquelle peut basculer le destin des deux protagonistes entretient une angoisse de fond qui rend toutes leur recherche de liberté assez touchante.

C'est aussi un film très sensuel. Keshavarz filme les corps avec beaucoup de talent. Les deux actrices principales (déjà très jolies à la base) sont ici sublimées par sa caméra.

Keshavarz a un regard très critique envers la génération de ses parents qui a laissé le régime actuel priver de liberté leurs enfants. La famille d'Atafeh en est le parfait exemple. C'est une famille qui parait très moderne au premier abord, la mère chirurgienne, le père ancien acteur. Ils aiment les arts et gardent une certaine distance avec les extrémistes. Par contre, dès que le régime s'impose à eux, ils ne se révoltent pas, ils s'adaptent. Leur fils devient intégriste ? Ils font avec. Il refuse que sa femme chante en public ? Ils acceptent et passent à autre chose. C'est un message à la fois intéressant, personnel et finement amené qui aide à comprendre l'Iran d'aujourd'hui.

Un dernier point mais pas des moindes. La bande originale déchire.

Ma note perso : 12/20, tant de points positifs malheureusement occultés par un scénario/une réalisation qui échappent souvent à Maryam Keshavarz. Certaines touches très réussies promettent de futurs films que j'attendrai avec impatience. Une deuxième chance, et vite !

L'après-critique : Maryam Keshavarz a quitté l'Iran pour les USA, adoptant la double nationalité. Nikohl Boosheri (Atafeh) est née de parents iraniens au Pakistan et a vécu au Canada. Sarah Kazemy (Shirin) est franco-iranienne. Le film a été tourné au Liban dans une certaine clandestinité (histoire d'amour homo oblige). La réalisatrice avait dû écrire un faux scénario pour obtenir les autorisations de tourner ! La police avait mis l'équipe sur écoute et avait même débarqué plusieurs fois en plein tournage.

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